Le concours Art Is Steel de sculpture monumentale a le mérite de permettre a des artistes plasticiens de s’exprimer de manière architecturale, et leur offre de ce fait la possibilité d’élargir leurs champs d’investigations dans le domaine de la création.
Forme, sens et matière sont intimement liés dans ma proposition, dont le volume, au premier abord, prend l’apparence d’un cône incliné ouvert surmonté d’un balancier. Un pan de ce cône se prolonge pour rejoindre dans l’espace une des plaques qui forment l’assise de la sculpture sur différents niveaux, tout deux sont traversés par une grande barre de métal arquée. Le champ symbolique de l’arc va de l’acte créateur à la recherche de la perfection. Il représente aussi le destin, c’est un pont qui relie les mondes.
Sur les parois du cône, une série d’ouvertures laissent passer la clarté du jour et dessinent des cercles de lumière. Un éclairage interne est envisageable pour une illumination nocturne. A l’intérieur, escamoté par le pan de l’entrée, un rocher est posé au sol dans ce lieu de retrait qu’est cet espace semi-circulaire. Minerai ou pierre de fer, ce monolithe peut être de l’hématite. Sa provenance ainsi que sa fonction restent à définir.
Image de la convergence ascensionnelle et du retour à l’unité, ce cône-flèche au miroitement d’acier peut être perçu comme un trait de lumière. C’est un symbole de la connaissance, du savoir-faire et de l’ingéniosité technique. Le tracé sinueux des plaques au sol rappelle le « S » de « Steel », tout comme la courbe d’un des pans du cône qui se déploie tel une voile dans l’espace, et dont l’un des côtés forme un réceptacle.
A l’autre extrémité de l’œuvre, une série de colonnes alignées émergent de l’acier. Elles sont certainement en bois, de différentes hauteurs, peut-être de couleurs. Au nombre de sept, comme les couleurs de l’arc en ciel, elles font écho au balancier qui en est l’image. Le sept symbolise la totalité de l’espace et la totalité du temps et dispense vie et mouvement. Acier et bois, alliance du minéral et de l’organique évoquent la statique et la dynamique, ces deux pôles de la matière distribués dans l’espace et dans le temps. Ces sept morceaux de bois sont une pulsation dynamique qui peut être regardée comme le symbole géométrique de la croissance vivante. A ce titre, ils sont directement liés et emblématiques de la « Coulée Verte ».
Magnifiée par l’éclat de l’acier, cette arabesque métallique est un support de contemplation, son parcours conduit de la périphérie vers le centre, elle révèle en voilant, cache en dévoilant et figure l’infini.
Cette nef de métal véhicule l’idée de force et de sécurité. C’est un vaisseau dont les voiles du présent nous emmènent vers le futur, c’est l’image de la vie dont il importe à l’homme d’assurer la direction. Tout dans cette sculpture est synthèse, convergence : l’intention de l’artiste, un sens, une matière, étroitement intégrés, et l’appropriation possible par une société dont elle se veut caractéristique de son originalité.
Pierre Jaggi, Décembre 2006
Caractéristiques Techniques :
Occupation au sol, 1600 x 900 centimètres environs Hauteur du Cône : entre 800 et 900 centimètres Dimensions de la base ellipsoïdale du Cône : 300 x 350 centimètres environs Surface totale de plaques d’acier nécessaire pour sa réalisation : 200 mètres carrés environs Poids total : En 10 mm d’épaisseur = 15 Tonnes En 12 mm = 18 Tonnes En 16 mm = 24 Tonnes En 20 mm = 30 Tonnes Longueur, diamètre et poids de la barre d’acier : Pour une longueur de 20 mètres dans l’espace, la barre mesure 23,5 mètres avant cintrage et a un diamètre se situant entre 7 et 9 centimètres. Ø 7 = 714 kg Ø 8 = 932 kg Ø 9 = 1180 kg. Les sept pièces de bois, de section ronde ou carrée ont une hauteur qui se situe entre 90 et 270 cm.