REPÈRES ET TRACES

Expo Mac-Nab


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Vernissage de l’exposition “Repères et Traces”

Pierre JAGGI et Arlette VAISTIJ

Mercredi 11 avril 2007

Galerie Mac-Nab - Vierzon


Monsieur le Maire, chers collègues, mesdames, messieurs,

Nous voici rassemblés ce soir pour la toute première exposition à Vierzon d’Arlette VAISTIJ et Pierre JAGGI et ce lieu leur convient tout particulièrement.

Un dialogue s’instaure entre les colonnes de la galerie Mac-Nab et ces sculptures dressées entre ces murs.

Le respect de la matière, bois ou pierre, sous-tend ces créations, toutes de sobriété, de dépouillement.

Les colosses, chênes vieux de 400 ou 500 ans sont riches en eux-mêmes de toutes ces années qui les ont marqués, de leur vécu.

Ils sont parfois laissés tels quels, bruts.

Ou bien ils sont peints, retravaillés afin de révéler d’autres histoires, d’autres vécus.

L’artiste agit en tant que révélateur.

Mais toujours, ses interventions servent la matière.

Parfois, le col est retravaillé afin d’incruster un galet.

D’autres galets sont enserrés dans des troncs fendus, ou posés sur le sommet.

Le contraste entre le poli, le froid du galet, du minéral, sur le bois ramène toujours à la matière : le bois : - bois dans le bois - ou pierre, en situation, brut ou peinte

Végétal et minéral évoquent les racines ethniques, les racines de la vie.

Tronc dépouillé, moignon, plâtre, sang coulant sur l’écorce, sont les symboles des souffrances endurées par les arbres morts de la pollution engendrée par l’homme.

Ces bois sont des bois morts, parfois du fait de l’homme, parfois de leur mort naturelle, mais tous nous restituent des histoires anciennes.

Ils nous parlent.

Parfois posés sur du métal, ils sont aussi messagés de notre temps et peuvent être bleu vif et dur, monde moderne, nouvelle forêt née de la main de Pierre JAGGI.

Ses tableaux, cirés et pigments sur châssis sont le même travail sur la matière avec la terre encollée sur la toile, avec la recherche autour de la forme et des tons ocres.

Arlette VAISTIJ nous amène une autre recherche autour de la matière, la sienne, avec ses gravures à partir de boîtes, de canettes trouvées dans la rue.

Le papier humide épouse la forme de la matrice laissée irrégulière, et il acquiert aussi épaisseur et matière.

Avec des pleins, des creux, des froissés nés sous la presse, ces gravures deviennent empreintes, écorces, tableaux avec des teintes proches des tons d’origine, ou totalement imaginaires.

Nous pouvons lire le lieu, en France, en Amérique du Sud, en Afrique, en Asie, où la canette a été recueillie.

Diverses parties du monde donc, mais similitude de nos vies, de nos habitudes qui font que, partout, l’on peut ramasser ces boîtes écrasées, sous n’importe quelle latitude.

Nous sommes tous frères dans la consommation et le rejet.

Récupérées ces boîtes sont ensuite travaillées avec des encres, des couleurs choisies, puis écrasées sous la presse. Elles deviennent empreintes des lieux comme de nos vies, de notre époque.

Parfois nature, blanc sur blanc, le gaufrage créant relief et volume, ou bien mettant en avant l’oxydation, ces gravures peuvent être partie d’une série ou une seule, mais elles sont toujours uniques.

Chaque boite acquiert ainsi son unicité, révélatrice de son histoire, de son vécu, de son utilisation par l’homme.

Ce recyclage artistique participe de la préservation avec cette vie nouvelle donnée à l’objet par l’acte de création.

Arlette VAISTIJ et Pierre JAGGI nous font partager leur recherche autour d’une histoire lointaine et contemporaine, par les matières, végétal, minéral, métal sur papier, support de « repères et traces » à découvrir.

Marie-Hélène DUCROS - Maire Adjoint à la Culture

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