Lettre de motivation :
L’installation in situ que je vous propose est constituée de différents élément des matériaux agiles et nobles que sont l’argile et le métal. Dans cet espace, la première sculpture n’est pas fixe. Elle peut se déplacer, exercer un mouvement de rotation autour d’un axe dans un sens ou dans l’autre. Parfois stationnaire, elle se remet en mouvement lorsque quelqu’un produit une impulsion manuelle. Debout mais horizontale, elle est faite d’acier et d’adjonction de grès ou de porcelaine, comme pour créer des signes de mémoire dans ces matériaux. Elle a l’aspect d’un mur qui bouge d’une façon aléatoire dans le paysage du musée de la Céramique. Elle peut susciter certains contrastes entre l’aspect chaud de sa couleur rouille et cette température ambiante plutôt froide qu’est le métal. Gravée par endroits en laissant des traces, cette texture représente des strates de formations des roches sédimentaires, marquant ainsi l’identité de ce lieu (le musée) dans ce vaste domaine qu’est la terre et l’argile. Ce portail évoque aussi un passage entre l’immobilité et la mobilité. Ces signes agissent comme un langage ou une mémoire archéologique, et mettent ainsi en scène le passage et les archives du temps. A côtés, une colonne ajourée de la même hauteur est une structure constituée de cordes de piano et insérée de pièces céramiques. Sur ses quatre faces, comme une lyre ou un boulier, cette colonne invite à émettre des sons et des mouvements différents sur ces objets quand un spectateur l’effleure. La troisième figure à aussi des dimensions géométriques. C’est un réceptacle mobile, une caisse métallique à roulettes. Le contenu de ce récipient comporte aussi divers éléments. Au départ et comme en provision, ces éléments sont des objets ramassés ou trouvés sur le sol. Ils sont constitués de tessons d’argiles, de morceaux d’anses, de cassons d’assiettes et de petits cailloux. C’est une contributions a des trouvailles didactiques, c’est un assemblage d’une réunion d’objets hétéroclites dans cet assortiment dynamique de partage. Par la suite, chacun pourra selon son envie, prendre, ajouter ou échanger cette forme de trésor comme ils le désirent. Destinée en priorité à ceux qui ne voient pas, mais qui ont développé les autres sens, cette interaction permet à tout public de rentrer en relation avec cette installation multi-sensorielle. C’est un espace tactile et sonore en formes de mouvements, de lumière et même de courant d’air. C’est une participation interactives et communicatives véhiculant différentes informations pour les usagers, ils peuvent aussi avoir des impressions artistiques à travers ces éléments. C’est une façon ludique d’enchanter cet espace et de créer une certaine forme de poésie. C’est un espace de circulation, de rencontre et d’échange, de réflexion et de méditation, d’observation et de contemplation pour les usagers dans le sillon d’une empreinte ou dans le sillage d’un son ou d’une odeur subtile et évanescente, et c’est aussi un clin d’œil aux collections du site gallo-romain de Lezoux … ! Pierre Jaggi – Janvier 2017
