Du carton au métal ou à la céramique, mes nouvelles sculptures ont toutes un point commun : leur spécificité est de prendre du temps avant de s’arrêter lorsqu’on les met en mouvement…
Ces nouveaux mobiles monoblocs entrent en mouvement grâce à une simple impulsion manuelle. En proposant que cette oscillation soit systématiquement encouragée par la forme spécifique de la pièce, ainsi que par sa structure interne, j’invite le spectateur à regarder ces objets d’une manière nouvelle.
Déjà, l’introduction du mouvement lors des premières œuvres mobiles avait permis de transgresser le caractère fondamentalement stable et permanent de la sculpture.
Les mobiles sont souvent animés par le vent, mais d’autres forces électrologiques ou magnétiques entrent également en jeu, comme le son, la gravité, la légèreté, l’inertie, l’équilibre, la répulsion ou l’attraction, et ces riches possibilités ont à juste titre inspiré de grands créateurs.
Par la suite, la recherche de mobilité a suscité d’autres transformations cinétiques telles que des moteurs, des projecteurs, des faisceaux lumineux, des tiges suspendues au plafond ou posées au sol. Cependant, le mouvement a souvent été pensé par rapport à un référentiel, et la pièce animée se retrouve d’une manière ou de l’autre rattachée à un socle ou accrochée à une base fixe, ce qui fait qu’une sculpture mobile a toujours compté au moins deux éléments.
Mes mobiles monoblocs se différencient en ceci qu’ils sont justement d’apparents monoblocs. C’est un renversement ouvrant la voie à un nouveau concept de sculptures en mouvement libre.
AAG # 150 - janvier/février 2016