CADENCE ET INTERVALLES

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Centre Céramique Contemporaine La Borne

Dans le cadre de l’Exposition ARCHITECTURES UTOPIQUES au Centre céramique contemporaine La Borne, du 23 novembre 2013 au 5 janvier 2014, sculpture / Installation CADENCE ET INTERVALLES de Pierre Jaggi et Nicolas Ferry

Sept grandes plaques fixées à des piliers se déploient de façon ascendante dans l’espace. Cette structure que l’on pourrait qualifier de proliférante fait écho à l’architecture mobile de la Ville Spatiale élaborée par Yona Friedman. Cette installation associe au concept de « nappe » et à sa connotation futuriste un matériau réhabilité dans certaines pratiques architecturales contemporaines et écologiques, le terre-paille.

”La Ville Spatiale” est une structure surélevée sur pilotis qui contient des volumes habités, insérés dans certains de ses “vides”, alternant avec d’autres volumes non utilisés. Cette structure peut enjamber certains sites indisponibles, des zones non constructibles ou déjà construites. Elle peut également se déployer au-dessus de terrains agricoles et opérer de la sorte une fusion de la campagne et de la ville.

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Pour réaliser ce projet nous avons opté pour un matériau chargé de sens et passeur d’Histoire, à même de toucher chacun d’entre nous et ancré dans notre mémoire collective. Premier matériau composite, utilisé depuis le Néolithique en Europe, très répandu dans de nombreux pays du sud, au service de l’architecture traditionnelle dans de multiples civilisations, le terre-paille, sur lequel notre choix s’est porté est un produit résolument intemporel. Aujourd’hui encore, un tiers de l’humanité vit dans un habitat constitué de la sorte, allant du plus humble au plus élaboré, à l’instar de la ville de Shibam au Yémen, des logements d’ Hassan Fathy en Egypte, ou encore du palais de l’Alhambra à Grenade. Qu’on l’appelle adobe, torchis, pisé, bauge ou banco, le terre-paille est un matériau riche d’usages multiples.
L’installation “Cadence et Intervalles”, intégrant des colonnes et des plaques associées à des chevilles en bois pour le maintien de ces dernières, nous renvoie à l’assemblage de charpentes et d’ossatures, mais également dans notre imagerie, aux branches de palmier insérées dans les murs des grandes mosquées en terre crue du Sahel, servant non seulement d’échafaudage permanent, mais aussi, à ce qu’il paraît, de reposoirs pour les âmes errantes en peine.
PJ


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Depuis des millions d’années, l’Homme ne cesse d’observer, de disséquer son entourage pour l’amélioration même de sa propre vie. L’architecture est conditionnée par des inspirations intrinsèques liées à la nature humaine (sa capacité d’observation et son vécu), et par des situations externes telles que la sélection naturelle, la progressivité ou dynamique de la Vie liée aux Cycles, représentées schématiquement par la cadence d’un boomerang qui revient immanquablement à sa source. Elle met en place une structure protéiforme plus ou moins complexe qui tend à figer une évolution permanente en une mutation stationnaire et uniforme. L’architecte met en œuvre des techniques pour tromper l’Imaginaire et inventer une dynamique dans la focale de chacun, afin de lui inspirer ce mouvement dans le temps et dans l’espace. N’est-ce pas là une curieuse Utopie de recréer une dynamique spatio-temporelle liée à la Nature avec des entités géométriques immobiles munis de différents intervalles ? Les différentes strates végétales conduisent toujours subrepticement le regard vers la canopée.
NF


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Dossier Cadence et Intervalles au format PDF

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