D’inspiration précolombienne, cette réalisation pourrait s’apparenter à ce qu’on appelle communément un mur. Pourtant, comme ceux des illustres bâtisseurs, il n’est pas de ceux qui séparent, mais de ceux qui relient.
Les incas, avec ces énigmatiques témoins en guise de relais, ont su jeter des ponts à travers l’espace et le temps pour relier cultures et civilisations. Leur impressionnant savoir faire en matière de construction demeure d’ailleurs un mystère.
Plus modestement, l’œuvre envisagée n’a pas l’ambition d’égaler en quoi que ce soit les vestiges d’une civilisation disparue. Cependant, leur point de rencontre pourrait se situer à la croisée des matériaux qui les composent, entre la pérennité de la pierre et le caractère éphémère de la glace. L’œuvre translucide devenant le miroir des murs originaux, reflétant par la même tout leur lointain passé.
Cette réflexion peut renvoyer le spectateur à sa propre culture, à son ancestralité, à son habitat, et réveiller en lui des sensations, des impressions ou des émotions enfouies.
Cette série de blocs taillés et empilés aura permis de réunir une équipe d’artistes autour d’un projet, d’entrer en relation, de nouer des contacts et de tisser des liens entre les organisateurs, les participants et le public de cette manifestation artistique, et ce, paradoxalement, avec la construction d’un bout de mur, enclin, par sa conception, à faire tomber chez certains les murs de l’indifférence et de la froideur.
Communément, le mur peut aussi représenter une clôture, évoquant ainsi une certaine relation à l’environnement, liée à sa protection, à sa conservation, à son cloisonnement ou à son abandon.
Actuellement, le terme environnement, qu’il soit social, écologique ou politique, a des répercussions mondiales, et c’est à l’échelle de la planète qu’il va falloir réagir pour s’opposer aux atteintes dont il fait l’objet.
Face aux enjeux écologiques actuels, chacun d’entre nous est appelé à œuvrer dans son quotidien pour contrer et remédier, à son niveau et selon ses moyens, au désastre qui s’annonce, programmé par les excès de notre société.
Le domaine artistique est partie intégrante des moyens de communication. Un mur, c’est donc aussi une surface qui peut très bien, de manière symbolique, répercuter ou refléter un message et le transmettre pour qu’il se propage.
Pierre Jaggi 2009
Taken from precolumbian inspiration, this work could be likened to what is commonly called a wall. Yet, like those of famous builders, it is not one which separates, but one that brings together.
The Incas, with their enigmatic vestiges as a relay, were able to build bridges across space and time to connect cultures and civilizations. Their impressive expertise in construction also remains a mystery.
More modestly, the work proposed does not aim to match in any way the remains of a lost civilization. However, their meeting point could be located at the crossroads of materials used, between the durability of stone and the ephemeral nature of ice. The work, in becoming the mirror of the original wall, reflects at the same time their distant past.
This reflection may remind the viewer of his own culture, his origins, his dwellings, and arouse in him feelings, thoughts or hidden emotions.
This series of cut and stacked blocks has enabled a team of artists to convene around a project, interact, make contacts and build relationships between the organizers, participants and the public of this artistic event. Paradoxically, with the construction of a piece of wall out of ice, inclined by design, to break down on the contrary, some walls of indifference and coldness.
Generally speaking, a wall can also be a fence, evoking a certain relationship to the environment, linked to its protection, its conservation, its separation or its abandonment. Currently, the term environment, whether social, environmental or political, has global implications, and it is on a world scale that we need to react in order to ward off attacks against them .
Faced with the current environmental issues, each of us is required to take steps in his daily life, to counter and remedy at an individual level and within his means, the looming disaster created by the excesses of our society.
The arts are an integral part of communications. A wall is thus a surface that may well, in a symbolic way, affect or reflect a message and so send it widespread.
Assistantes : Trine Midtsund - Norge - Chris Schup - Usa
620 x 200 cm