24 heures - Mercredi 16 octobre 2002

VIDE CULTUREL AU PARC DE MONTBENON

Arrivée au terme de sa durée d’exposition, la sculpture en métal rouillé de Gillian White a été enlevée. Hier matin, le bras d’un camion grue s’est chargé de démembrer La Complainte des Vents, une structure cubique en acier rouillé exposée depuis le mois de mars devant l’entrée du Casino de Montbenon. Après l’avoir exposée à Zurich et Nyon, sa créatrice, Gillian White, supervisait l’opération, frémissant à l’idée de l’emmener en hélicoptère sur une prairie de l’Oberland bernois.
Si la sculpture de Gillian White a pu quitter la ville indemne, il en va autrement pour Nord / Sud. Installée devant le Tribunal d’arrondissement il y a une dizaine de jours (24 heures du 5 octobre), la création de pierre Jaggi n’a pas supporté les assauts répétés de quelques noctambules. Attaqués à quatre reprise, jusqu’à la destruction de l’œuvre, les caddies dispersés dans le parc ont été enlevés lundi.

UN VÉRITABLE ACHARNEMENT

Présent sur les lieux lors du déménagement, le sculpteur Etienne Krähenbühl ne revient pas d’un tel acharnement. « C’est du harcèlement ! » s’insurge celui qui est également responsable, pour Visarte ( la société des artistes visuels et architectes vaudois), de l’exposition. Depuis six ans que Visarte organise ces présentations à Montbenon - les œuvres sont visibles durant six mois – c’est la première fois que des nuisances se répètent avec une telle vigueur et la société a porté plainte. « Nous allons débarrasser le peu qu’il reste de Nord / Sud (n.d.l.r. :un cône au bras en forme de balance) et demander à Pierre Jaggi s’il souhaite la réinstaller. Mais les employés communaux ne vont pas passer leur temps à recoller les morceaux », désespère Etienne Krähenbühl, d’autant plus qu’une sculpture exposée dans le même cadre a récemment été renversée à la placette des terreaux.
Que va faire Visarte ? Abandonner les expositions en plein air ? « Non, on ne va pas baisser les bras pour autant. Ce serait refuser la confrontation avec le public et les occasions de pouvoir accéder à une œuvre sans protection sont trop rares. »
Alain Détraz

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